La météo du vendredi 30 juin 2017

La météo du vendredi 30 juin 2017

30 June 2017

Cette journée de vendredi s’avère particulièrement ardue pour les concurrents. Coincés au Nord par la Zone d’Exclusion des Glaces, ils doivent se frayer un chemin à travers cet espace de transition (pointillés blancs) qui marque le moment précis où le flux Sud-Ouest de l’anticyclone des Bermudes, remontant vers Terre Neuve, va faire sa jonction avec la bordure de l’anticyclone des Açores. Les deux masses d’air vont finir par se marier et générer un flux de Sud-Ouest régulier, mais cela va prendre du temps avant que les conditions de navigation ne redeviennent plus roulantes. 

Dans ces petits tourbillons peu ventés, il faut rester réactif pour se décaler dans l’Ouest et naviguer le plus vite possible dans un vent mieux établi. Même si les écarts restent faibles entre les bateaux, les quelques milles d’avance de Macif sont donc précieux et devraient lui permettre de rallonger la foulée plus vite que ses deux poursuivants immédiat. 
IDEC SPORT et Sodebo Ultim’ jouent à cache-cache et si le brouillard n’avait pas envahi la zone ce matin, ils pourraient se voir aux jumelles en train de tirer des bords dans les petits airs…

Une fois dans le vent établi de Sud-Ouest, un grand louvoyage dans du vent médium s’annonce. 
Les performances des bateaux seront prépondérantes. Ces « purs sangs » n’ont pas été conçus pour lutter contre le vent mais plutôt pour surfer, quitte à faire des détours, en cherchant des vents portants. Dans cette route d’Est en Ouest, cela n’a pas été possible. Les points faibles de chacun vont donc se confronter : Macif va-t-il conforter son avance ? IDEC SPORT, construit en 2005 et qui n’a subi aucune modification depuis, peut-il résister au retour de Sodebo Ultim’ récemment transformé ?

Pour l’instant, les routages amènent le trio de tête à environ 300 milles de New York lundi à 12HTU, 8H locale. À condition que la purée de pois dans laquelle ils sont plongés aujourd’hui ne dure pas trop longtemps. Pour les derniers milles, c’est la grande incertitude. Les fortes chaleurs qui remontent sur le Nord Est des Etats Unis (il est prévu 31 ° à New York aujourd’hui), se confrontent à l’air froid qui descend du Canada. Ce choc thermique favorise la création de masses orageuses difficilement prévisibles et qui pourraient totalement redistribuer les cartes. 
À moins que l’une d’elles se transforme en dépression et ne génère un Sud-Ouest bien venu pour un sprint final moins incertain pour le leader. 

Dominic Vittet