Evolution du jazz : du swing à l'électro

Evolution du jazz : du swing à l'électro

Arrivé en France lors du débarquement des américains en 1917, le jazz fait partie intégrante de l’évènement The Bridge 2017.  Afin de célébrer cet héritage américain nous vous proposons de revenir sur les grandes étapes qui ont fait son succès.

Le jazz est bien plus qu’un courant musical, c’est une culture en mouvement dont l’histoire ne cesse de s’écrire depuis le début du XXe siècle, nourri en permanence par de nouvelles influences. Du swing à la fusion en passant par le bebop et le free, le jazz a traversé les continents et le temps, faisant danser des générations de mélomanes. Revenons 90 ans en arrière, du swing jusqu’à l’électro, afin de comprendre l’évolution de leur ancêtre, le jazz.

L’évolution du Jazz des années 30 aux années 60

1930 marque le début de 15 ans de Swing, jusqu’en 1945 où il cède sa place au Bebop.  Le swing sera marqué par ses Big Bang, orchestres réunissant 12 à 20 musiciens, tous mordus de jazz. piano, guitare, contrebasse, batterie, trompette, trombone, saxophone et clarinette, tous sont présents !

Ces groupes interprètent des compositions originales de leur chef d'orchestre et de certains de leurs musiciens ou reprennent des standards du moment.

Duke Ellington - It don’t mean a thing (If It Ain't Got That Swing)

À la même époque, en France, apparaît le jazz manouche. Il se définit par l'absence de percussions, de cuivres et de bois. La musique est donc assurée par deux guitares, une contrebasse et un violon, où viendra s’ajouter plus tard des accordéonistes, bassistes et clarinettistes. Les précurseurs de ce mouvement sont les très célèbres Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, créateur du Quintette du Hot Club de France !

Django Reinhardt & Stéphane Grappelli - Minor Swing

Le swing inspirera le mouvement du Bebop, caractérisé par des enchaînements complexes et un tempo du tonnerre, joué par des groupes de 4 à 6 musiciens. L’une des figures emblématiques du Bebop est le musicien Charlie Parker, soliste de légende.

Charlie Parker  : All the things you are

En réponse à l’exubérance du Bebop, apparaît le Cool Jazz dans les années 40. La musique est plus élaborée et structurée, avec beaucoup de procédés issus de la musique classique. Le saxophoniste Stan Gets et le trompettiste/chanteur Chet Baker sont les représentants les plus marquants de ce mouvement, beaucoup plus classique et modéré.

Chet Baker - My Funny Valentine

Au milieu des années 50, le Mainstream apparaît quand le Bebop arrive à maturité. De sa traduction « courant principal », ce mouvement est un retour au jazz des années 30 où l’on retrouve les grandes caractéristiques du swing, les longs solos mélodiques et les « standards ». Duke Ellington et Scott Hamilton font partie des grands jazzmen à avoir initié ce mouvement.

Mais le jazz ne s’arrête pas là ! La fin des années 50 donne naissance au Jazz Modal et couronne de succès le jazzman Miles Davis, qui enregistrera l’album le plus vendu de l’histoire du jazz, « Kind of Blue ». Le jazz modal s’est formé autour d'un minimum d'accords pour un maximum de liberté mélodique, d'enrichissements harmoniques et rythmiques de la part des musiciens, qui improvisent sans cesse.

Miles Davis - Blue In Green

À la même époque, le Hard Bop réagit au cool jazz en prenant ses sources dans un mouvement de retour aux origines, notamment pour les noirs américains. C’est un grand rappel des sons africains, intégrant par la même occasion des influences de rhythm and blue et de gospel avec pour instrument clé le piano et le saxophone. On retrouve dans ce mouvement de grands noms tel que Max Roach, Art Blakey ou encore Horace Silver.

Horace Silver - Senor Blues

Des années 60 à 2000

Les années 60 sont révolutionnaires ! Les musiciens ont pour ambition de rompre avec le jazz conventionnel afin de créer un nouveau style, le Free jazz. Emerge alors une nouvelle génération de jazzmen inspirés, tels que Ornette Coleman, John Coltrane ou encore Cecil Taylor, considérés comme pionniers de ce mouvement. Ce mouvement voulait aussi rompre avec les schémas occidentaux afin de prôner la musique noire américaine et remettre au goût du jour l’improvisation.

John Coltrane - A love supreme

Les années 70 marquent un tournant décisif dans le jazz. Le jazz Fusion s’impose en faisant résonner des extraits de jazz avec du rock ou du funk. On expérimente alors la guitare électrique ou les claviers électroniques avec des rythmes soul et du rhythm and blues. D’ailleurs, les rockeurs de l’époque n’hésiteront pas à faire le schéma inverse, en intégrant du jazz dans leur musique.

Herbie Hancock - Cantaloupe Island

L’Acid Jazz décrit la modernité que l’on connaît un peu mieux, en mélangeant de la soul, du funk, du disco et de la musique électronique. Parti de Londres, il a touché les Etats-Unis autant que le Brésil ou le Japon et a donné lieu à des groupes mythique tels que Jamiroquai. La montée en puissance de la musique électronique popularise les sons jazz, allant même jusqu’à être intégré au rap, notamment par le rappeur Guru. D’ailleurs, le jazz fera officiellement parti de la musique électronique à travers le Trip Hop, dérivé de la house et du hip hop anglais. En effet, ce son repose sur des extraits de vieux disques vinyles de jazz. Popularisé par Massive Attack, Morcheeba ou encore Bjork, il est aujourd’hui accessible à tous !

Guru - Loungin’

Depuis les années 2000

Cousin de l’Acid Jazz, nous assistons au nouveau mouvement qu’est le New Urban Jazz ou Jazz Electronique. Ce mouvement consiste à créer des instrumentations jazz issues de la musique électronique. Il connaît un réel succès, auprès des jeunes pour son côté moderne et entraînant ainsi qu’auprès des générations plus âgées pour son rappel de musique mythique tel que le jazz. On y associe généralement Saint-Germain, Jazzanova ou encore, plus récent,  C2C, Chinese Man ou Parov Stellar.

Parov Stelor - Charleston Butterfly

Le jazz a donc fait un long chemin pour finalement s’intégrer parfaitement à la musique d’aujourd’hui. La meilleure preuve nous vient de MC Solaar, rappeur, qui a affirmé : “Si le rap excelle, le jazz en est l'étincelle.”

Découvrez également notre playlist collaborative dédiée au swing jusqu’à l’électro, à laquelle vous pouvez ajouter vos suggestions. À vous de jouer !