Francis Joyon : « On a fait marcher le bateau au mieux tout le temps »

Francis Joyon : « On a fait marcher le bateau au mieux tout le temps »

Le vent qui joue les filles de l’air et déserte la place, le courant survolté qui s’en mêle dans les dernières longueurs… La ligne d’arrivée de la Transat du Centenaire s’est fait désirer jusqu’au bout pour l’équipage d’IDEC SPORT. Mais qu’importe ce final récalcitrant en approche de New York, le quintette du bateau détenteur du Trophée Jules Verne s’est adjugé, sur les douze coups de minuit (0h 09mn et 03sec, heure locale), ce mardi 4 juillet, la deuxième place de la Transat du Centenaire en baie de New York. Une belle manière de clôturer, sous le pont de Verrazano-Narrows scintillant de mille feux au large de Manhattan, une épreuve qui a tenu toutes ses promesses sur le plan sportif, au cours de laquelle Francis Joyon a eu à cœur de tirer le meilleur de son surprenant maxi-multicoque de plus de 10 ans d’âge. Au ponton de Brooklyn, le skipper, grand chasseur de records, revient sur cette course entre trimarans Ultimes.

L’arrivée
« On était à 3 nœuds par moment dans la rivière avec le contre courant, du plein ont arrière qui tournait vent debout. Le final était assez interminable, mais on s’en est assez bien sorti le long de Long Island avec un orage qui nous a bien aidés. » 

La course
« Globalement, on est contents. Les gars se sont bien amusés. J’ai un équipage heureux qui est toujours content de naviguer proprement, de faire des bonnes blagues. On a fait des belles manœuvres, on a vraiment fait marcher le bateau au mieux tout le temps. Au niveau de la stratégie, on a essayé de faire des routes les plus propres possibles. Tous les cinq, nous sommes plutôt satisfaits de notre travail.
J’ai trouvé très amusant d’avoir des bateaux au contact, de pouvoir faire de la stratégie par rapport à eux. J’avais fait ça du temps des trimarans ORMA, et j’ai retrouvé ça avec plaisir. »

Le bateau
« On a été devant MACIF un bout de temps, puisque le deuxième jour on était encore en tête. On était assez optimistes sur les capacités du bateau dans un certain type de temps, mais il est vrai que quand ses plans porteurs ont pu le faire voler, on ne pouvait plus faire grand chose à part regarder passer cinq nœuds pus vite que nous. On a essayé de faire des stratégies et des routes différentes qui ont parfois été assez payantes. » 

Le parcours d’Est en Ouest
« Contre les vents debout, on a forcément moins eu la sensation de vitesse au portant qu’on a pu avoir sur le tour du monde, ça nous a un peu manqué. Mais, on a découvert aussi les stratégies au près et les vitesses-cibles qu’on ne connaissait pas, on a vu les combinaisons de voilure les plus favorables.  Cela reste un bateau très complexe, et chaque fois que je navigue dessus, j’apprends énormément. »